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Docteur Moutal

9 mai 2006

Les déménagements, c'est toute une aventure

Voilà, après quatre ans de vie en appart avec ma nana, nous avons fait conjointement le choix - pour diverses raisons - de faire une expérience coloc avec des potes à nous. Je crois que ça va nous changer pas mal point de vue petites habitudes et train-train quotidien.

Ce qui est marrant quand on se retrouve dans cette position (un couple qui n'a jamais fait de colol avant, même avant de se rencontrer), c'est d'écouter les avis extérieurs qui viennent spontanément s'offrir à vous lorsque le sujet est abordé : experts de ce type de vie en collectivité, ceux qui ne comprennent pas comment un couple en vient à faire ce choix, les sceptiques comme les optimistes... Toute une bardée de conseillers improvisés aux injonctions parfois peu heureuses.

Ce qui est en outre particulièrement intéressant, c'est d'écouter ceux qui en ont déjà fait l'expérience vous parler des petits désagréments potentiels de la coloc (des classiques tâches de ménage jusqu'aux codes plus abstraits de vie en "communauté" - un bien grand mot à vrai dire) et vous mettre en garde contre les erreurs à ne pas reproduire. J'attends de voir ça (dès samedi prochain) en gardant néanmoins la certitude qu'une telle expérience est dans tous les cas profitable d'un point de vue humain, quelle qu'en soit l'issue.

C'est cool, je vais pouvoir observer mes potes et leurs modes d'action de plus près désormais, sur une longue période. Ca me changera des mags féminins aux chiottes...

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28 avril 2006

SPAM

Chaque jour, au moins un mail de ce type arrive sur ma boîte professionnelle, avec à chaque fois une histoire analogue...

Avotre Attention,
Permettez-moi de vous informer de mon desir d'entrée dans le
rapport d'affaires avec vous. je pense que vous etes digne de
la recommandation de ma prierre donc une personne honorable de
confiance que je peux faire des affaires avec vous. ainsi je n'ai
aucune hesitation me fier aupres de vous pour des affaires simples et
sinccres.
Je suis SANDRINE KOUAME le seul fille du defunt de M. et Mme KOUAME
ROGER . Mon pere etait un negociant de cacao et exploitant d'or
Abidjan la capital economique de la Cote d'Ivoire, mon pere a
été empoisonné la pénurie par ses associés d'affaires sur un de
leurs promenades en voyage d'affaires.
Ma mere est morte quand j'etais un bebe et depuis lors mon
pere m'a pris a sa charge. Avant la mort de mon pere
; l'hopital (CHU de COCODY ABIDJAN. COTE D' IVOIRE) ci-dessus
il m'a secrectement appelé au chevet de son lit et m'a
indiqué qu'il a la somme de douze millions, cinq cents mille
dollars américains. USD ($ 12.500.000) dans un compte d'ordre
fixe/ordre dans une banque principale ici Abidjan, qu'il a employé
mon nom en tant que son seul de ce fonds. Il m'a egalement explique
que c'etait en raison de cette richesse qu'il a ete empoisonné par
ses associés d'affaires. Aussi il souhaite que je cherche un
associé etranger dans un pays de mon choix ou je transfererai cet
argent et l'emploierai dans des investissements tel que la gestion
de biens immobiliers ou la gestion d'hotel. Monsieur, je cherche
honorablement votre aide des manieres suivantes: (1) me
fournir un compte bancaire sur lequel sera transferé cet argent.
(2) me servir en tant que gardien de mon argent puisque j'ai
seulement 20 ans. (3) Pour m'aider immigrer dans votre pays
avec une attestation de residence afin que je puisse pour suivre
mes etudes. Ainsi dit, Monsieur je suis disposé a vous
offrir 15% de la somme totale en compensation pour votre effort
apres que le transfert de mon argent sera effectué sur votre
compte bancaire.
En outre, vous indiquez vos options pour m'aider sachant pour moi,
j'ai la foi que cette transaction peut se faire le plus vite
possible et confidentiel parce que j'ai peur de ceux qui ont
assassiné mon pere pour ne pas qu'ils s'apprennent a moi
et aussi compte tenu de la situation que présente mon pays
parcequ'il cour une rébellion et bientot se sera
sera les élection présidentiel si les rebelle accepte de desarmer,
nous ne savons surtout pas ce qui se passera, je vous pris de
m'aidez. Merci , que Dieu vous benisse immensement et
je compte sur votre bonne volonté et j'attends votre réponse.
Ecrivez moi donc sur ce email:sand_2005kouame@yahoo.fr
cote d'ivoire
sand_2005kouame@...
SANDRINE KOUAME


28 avril 2006

Les mags féminins : la vie-mode d'emploi

Aurore, ma nana, achète parfois des mags féminins qu'elle lit dans le train pour aller au taf. Ces mags, à un moment ou un autre, échouent dans notre appart, et j'y jète parfois un coup d'oeil furtif aux chiottes quand j'ai terminé mon Fluide glacial (j'ai honte, j'ai honte... mais c'est instructif).

Si les mags pour hommes type FHM, le super nouveau Guts de Cauet ou Entrevue (plus mixte, me direz-vous) font leur pain en proposant de la bimbo en string, des tofs chocs, des infos sportives, de la caisse et de l'humour gras, les mags féminins s'axent pour leur part sur une voie complètement différente : outre les classiques infos beauté, régime et mode, ils proposent essentiellement des rubriques de "conduite de vie", à grands coups d'argument faussement sociologiques ou psychologiques. Le thème principalement abordé est le couple : comment le gérer, comment appréhender ses relations avec l'autre ? Et là, c'est un régal de voir combien de stéréotypes sont véhiculés à l'encontre de la gente masculine, de même qu'à l'encontre des femmes elles-mêmes.

Si on regarde de plus près ces rubriques, on s'aperçoit rapidement de la méthodologie employée, à savoir la construction de catégories et profils socio-culturels auxquels la lectrice doit s'identifier pour axer son comportement dans l'environnement social. On trouve généralement des classiques dans ces catégories : la femme-enfant, l'intellectuel, l'extravertie, la modérée... qui renvoient à autant de constructions mythico-rituelles autour des groupes féminins.

Par l'intermédiaire de ces catégories, les mags proposent comme des grilles de lecture visant à soutenir la lectrice dans la conduite de sa vie quotidienne, et ce, relativement à des situations particulières, des objectifs divers : le bonheur, comment y parvenir à deux ? infidélité : doit-on lui avouer ? je veux changer de vie, comment m'y prendre ? Après s'être située par rapport aux profils proposés, la lectrice n'a plus qu'à suivre le mode d'emploi proposé par la mag, mode d'emploi légitimé à grands renforts d'arguments pseudo-scientifiques : "vous êtes plutôt réservée et votre mec pèse de trop sur votre couple, faîtes ceci, faîtes cela... d'ailleurs, c'est prouvé par la psychologie, cf. article du Dr Levendu en encart".

L'issue potentielle de tout ça est une normalisation réductrice des comportements, voire l'asservissement de ceux-ci à des standards idéels. Si les femmes savent probablement faire la part des choses, il fait nul doute que ces mags à la noix exercent une influence sur leur perception des interactions sociales,  notamment au sein de la cellule familiale. Ca me fait penser à la chanson des Wriggles : "Et si c'était un truc qu'elle aurait lu Dans copine magazine..."

Vive la liberté, à bas les précepteurs de standards de vie !!!

27 avril 2006

La difficile cohabitation des publics "marginaux"

Bon, avant toute chose, je tiens à préciser pour celles et ceux (potes, famille, collègues de travail) qui seront cité-e-s ici que mes petits comptes-rendus d'observation visent à ouvrir le débat. Donc droit de réponse qui va de soi, et encouragé de surcroît.

Alors, pour remettre les choses dans leur contexte, cette observation-ci fait suite à l'anniversaire de Sam, pote qui a fêté ses 25 ans en début d'année. Une soirée vraiment éloquente. Si je devais décrire Sam en quelques mots (certes, ce sera réducteur), je dirais qu'il est entrain d'opérer un tournant relatif dans sa vie, en essayant de mettre en application au quotidien des principes et valeurs qui lui tiennent à coeur : refus d'une société surmarchandisée où la consommation est reine, hygiene de vie basée sur la modération, conduite écologique et surtout, forte croyance dans la puissance de l'idée d'autogestion comme mode d'organisation sociale. Il vient d'ailleurs de quitter son emploi de jeune cadre dans l'informatique pour envisager un mode de vie plus alternatif que celui qui s'offrait à lui dans une perspective sociale "normalisée" (la nôtre à tous) : boulot contraignant, nécessité de constituer une famille, achat immobilier, chien et plan de retraite.

Ces valeurs ont conduit Sam à fréquenter différents groupes partageant de près ou de loin ses affinités intellectuelles. Pour ses 25 piges, Sam a donc convié un ensemble de potes dans une salle louée à cet effet ; deux principaux groupes de potes qui ne se connaissaient pas entre eux, et que l'on peut  qualifier de plus ou moins marginaux ou déviants, et ce, dans la mesure où leurs action s'orientent partiellement vers des voies alternatives au modèle sociétal normalisé. Pour schématiser, je dirais qu'il y avait d'un côté des amateurs de musique électronique (mon dieu, des "teufeurs") et de l'autre des férus de musique plus rock (mon dieu, des "punks-anars"). Sam, confiant dans les principes de l'autogestion, a laissé chacun des groupes amener de quoi animer la soirée : des platines et du son d'un côté ; des instrus traditionnels de l'autre.

En dépit du fait que j'étais moi-même acteur de cette petite sauterie (et donc en partie dans la brume par mes diverses consommations), j'ai regardé avec le peu de lucidité qu'il me restait la manière dont se sont déroulées les choses. Tout d'abord, chacun est resté bien de son côté dans la salle au début de soirée, malgré quelques échanges inévitables (et oui, dans 300 m², on est obligé de se croiser et de discuter à un moment ou un autre...). On va dire que l'entente était cordiale parce qu'il n'y avait alors en place que les platines. Mais plus tard dans la soirées, les "punks" (appelés ainsi par commodité d'explication) ont débarqué leurs instrus avec la ferme intention de les utiliser.

Au début, tout est resté relativement calme en dépit de l'agacement de certains "teufeurs" (par commodité encore une fois, l'utilisation des catégories est malheureusement nécessaire dans l'exercice de l'observation sociologique) : un des punks avait installé sa batterie et commençait à jouer en phase avec le son électro des platines. Au bout d'un moment, l'agacement s'est progressivement accru pour déboucher sur des embryons d'énervement de part et d'autre : chacun voulait imposer sa zik.  La réaction de Sam, toujours confiant dans les principes de l'autogestion : chacun a le droit de participer à la fête. Mais, en dépit du fait qu'il s'agissait de son anniversaire, aucune intervention dans le quiproquo naissant.

A ce moment précis intervient entre les deux groupes la recherche d'un compromis : essayer de jouer ensemble plutôt que de jouer à celui qui fera le plus de bruit. Echec rapide de la tentative par incompatibilité musicale : impossible de coordonner les deux sons ; tout est décalé et tout sonne faux (je le confirme en tant que musicos moi-même).

Cet échec, l'alcool et le reste aidant, sonne grosso modo la fin de l'entente cordiale. Se forment alors trois principaux groupes : les punks et teufeurs qui veulent chacun imposer leur musique et s'embrouillent entre eux ; les punks et teufeurs qui jouent encore la carte du compromis ; enfin, ceux qui font leur soirée et qui s'en tapent.

Je ne sais pas s'il y a des leçons à tirer de cela mais l'issue de l'histoire est la suivante : après quelques bons coups de gueules, les teufeurs ont fini par plier leur son et se sont en partie cassés. Mais le plus étonnant, c'est qu'à aucun moment, personne ne s'est dit qu'il fallait préserver la soirée eu égard à celui qui l'organisait. Si une leçon : l'autogestion a encore du chemin à faire, sachant qu'elle échoue parfois chez des groupes qui partagent globalement la même vision de ce que devrait être un mode alternatif de vie sociale.

27 avril 2006

Je regarde...

... le monde qui m'entoure, le monde social, et je l'observe. C'est mon métier actuel, je suis sociologue (en thèse, le titre de "doc" n'est donc que partiellement usurpé). Ce blog, je le vois un peu comme un carnet où laisser quelques notes d'observations, et non comme un outil de présentation de mes productions académiques (ça deviendrait vite chiant).

Affaire à suivre...

(merde, j'avais pas vu qu'il y avait de la pub sur canablog... tant pis, j'ai la flemme d'aller en recréer un ailleurs)

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Docteur Moutal
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